Le Mali dénonce "la persistance des actes d'ingérence" de l'Algérie
- maytandine99
- 1 janv.
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Le Mali a exprimé mercredi son indignation face à "la persistance des actes d'ingérence" de l'Algérie, un ancien médiateur pour la paix dans le nord du pays, où une rébellion touareg est en cours. Bamako accuse l'Algérie de soutenir des "groupes terroristes", selon un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères. Ce dernier a déclaré avoir pris connaissance, par voie de presse, des commentaires du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, sur la stratégie malienne de lutte contre le terrorisme, sans toutefois reproduire les propos incriminés.
Le ministère malien a déjà dénoncé "la proximité et la complicité de l'Algérie avec les groupes terroristes qui déstabilisent le Mali, leur offrant refuge". Il "condamne fermement cette nouvelle ingérence de l'Algérie dans les affaires internes du Mali". Bamako rappelle que les décisions stratégiques concernant la lutte contre les groupes armés terroristes, soutenus par des États étrangers, relèvent exclusivement de sa souveraineté, ainsi que de celle de ses voisins, le Burkina Faso et le Niger, avec qui le Mali a formé une confédération après avoir quitté la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), jugée trop proche de la France. Le Mali invite également Alger à "cesser d'utiliser le pays comme un levier pour son positionnement international".
La junte malienne a annoncé le 25 janvier 2024 la "fin immédiate" de l'accord de paix d'Alger, signé en 2015 et considéré comme crucial pour la stabilisation du pays. Cet accord était déjà en déclin depuis la reprise en 2023 des hostilités par les groupes indépendantistes touaregs, suite au retrait de la mission des Nations unies (Minusma), qui a été évincée par la junte après dix ans de présence.
Cette décision de mettre fin à l'accord s'inscrit dans une série de ruptures opérées par les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 à Bamako. Ils ont rompu leurs liens avec la France et ses partenaires européens pour se tourner vers la Russie, tout en évacuant la Minusma. Les groupes touaregs, qui avaient déjà pris les armes en 2012 pour revendiquer l'indépendance ou l'autonomie du Nord, ont ouvert la voie à des groupes islamistes radicaux qui ont supplanté les indépendantistes et conquis une grande partie du Nord, entraînant une intervention militaire française et plongeant le Sahel dans le conflit. Après la signature de l'accord de 2015, les jihadistes ont continué à mener des attaques contre l'État sous les bannières d'Al-Qaïda et de l'État islamique.
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